Bien que relativement peu peuplé au regard de la superficie du territoire, la Guyane connaît néanmoins une croissance démographique forte avec un taux de croissance annuel moyen supérieur à 2,5%. L’essentiel de la population est concentré dans les trois grands centres urbains de la frange côtière (Ile de Cayenne, Saint-Laurent du Maroni et Kourou). Compte tenu de la croissance démographique, les besoins en logements neufs sont estimés entre 40 et 50 000 dans les dix prochaines années, ce qui aboutira à une augmentation et une densification de l’habitat urbain. Au-delà des effets des modifications environnementales qu’engendrent l’urbanisation, les zones urbaines sont aussi des sites privilégiés d’introduction et d’établissement d’espèces exotiques à fort potentiel envahissant. En effet, les activités humaines sont aujourd’hui à la base du déplacement d’espèces et de leur introduction en dehors de leur aire native, que ce soit de façon délibérée ou accidentelle. Ces évasions biologiques sont reconnues comme étant l’une des principales causes de disparition des espèces après la destruction des habitats. De plus, outre leur rôle dans l’érosion actuelle de la biodiversité et la modification du fonctionnement des écosystèmes, ces évasions causent aussi souvent des dommages socio-économiques associés non négligeables, voire majeurs. Dans ce contexte, l’étude de la biodiversité urbaine de Guyane s’avère important pour mieux comprendre et prédire les changements importants.